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Isabelle Carrière - Coaching, Ateliers, Inspiration
 
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Mathématique émotionnelle du Gestionnaire Leader


2019-05-20

Mathématique émotionnelle du Gestionnaire Leader

Aujourd'hui, gérer veut dire stimuler et orienter. Stimuler quoi ? Orienter quoi ? Pour répondre à ces questions, nous devons sortir de ce que l'on propose traditionnellement en stratégies de communication.

Un gestionnaire doit rencontrer un membre de son équipe pour discuter d’un point précis lié à un projet. Le gestionnaire sait que l’employé en question n’est pas favorable à plusieurs des orientations et des stratégies qui ont été adoptées. Ce n’est pas un « employé à problèmes ». C’est seulement qu’il a des opinions et des arguments solides. Le gestionnaire doit faire cette rencontre. Il y a pensé hier soir en se couchant.


« Ah oui… Demain, je rencontre Sylvain… Ouf… J’ai pas une heure à mettre sur cette conversation-là… J’espère qu’il va comprendre et pas argumenter pendant une éternité, ou finir par dire : "En tout cas, je vous l’aurai dit…" »

Sylvain entre dans le bureau du gestionnaire. Leurs yeux se croisent et le gestionnaire sourit. Sylvain aussi. En 14 millisecondes, le cerveau de Sylvain a vu plusieurs mouvements oculaires dans les yeux du gestionnaire qui témoignent de sa peur d’être rejeté, car il veut donner les bons arguments.
En effet, le rejet est une peur biologique que tout humain possède. Plus notre peur d’être rejeté par l’autre est grande, plus nos mouvements oculaires en témoignent, ce qui aura pour conséquence de faire sentir l’autre comme une menace et donc le rejeter à son tour.

Presque instantanément, les deux humains se sentent mutuellement rejetés. Comme ils fondent leur confiance sur leurs arguments et n’ont pas d’autres stratégies de communication, ils tenteront mutuellement de prouver que leur argument est valide. Leur système cognitif essaie de faire en sorte que l’autre soit d’accord pour donner la permission d’être en relation positive. L’anxiété est présente chez les deux hommes qui, consciemment ou non, ont détecté l’anxiété chez l’autre.

Par mathématique émotionnelle, la peur d’être rejeté crée automatiquement une impuissance chez la personne en face, activant l’anxiété et envoyant le message à l’interlocuteur qu’il est une menace, créant à son tour le rejet chez l’autre. Tout cela se produit avant même que la conversation ne commence. Le premier mot n’a pas encore été prononcé et la relation est faible et l’impuissance élevée, tendance qui sera maintenue et accrue au cours de la conversation.

Les mots énoncés par les deux parties ne feront qu’augmenter l’impuissance et le rejet des deux, la fameuse escalade émotionnelle. Un concours d’arguments mènera la conversation jusqu’à ce que l’un des deux achète la paix et que la conversation finisse par un évitement de l’enjeu : « Bon… alors on verra et on s’en reparle. »

Vous trouvez ceci caricatural ? Et pourtant non. Mon expérience en coaching de communication auprès des gestionnaires m’a montré qu’une grande part de nos conversations où les opinions divergent ressemble à cet exemple.
Les émotions sont toujours régulées en interaction avec l’autre de façon très précise et celles-ci sont largement transmises par les mouvements oculaires. À force d’entraînement, il est possible de concevoir une communication de façon à obtenir différentes réponses émotionnelles chez soi et chez l’autre. C’est là où de grands effets de mouvement sont possibles ; par exemple, faire en sorte qu’une personne réticente à entreprendre ou à accepter quelque chose puisse devenir, au contraire, motivée et entreprenante.

Aujourd’hui, « gestion » est un autre mot qui concerne directement le leadership, l’engagement, la mobilisation, la motivation, les relations et le plaisir. Tous ces mots désignent des concepts de mouvement. Un gestionnaire a pour mandat de créer et de maintenir l’énergie des gens qui sont sous sa responsabilité et d’orienter cette énergie dans une direction ou un but. Telle est la réelle tâche d’un gestionnaire.

Aujourd’hui, le leadership n’est pas simplement associé à une position hiérarchique, il est également associé à une qualité d’interaction interpersonnelle en lien avec le niveau d’énergie suscité. C’est le gestionnaire-leader.

         

© Isabelle Carrière